Une des spécificités du programme Reine Mathilde est sa dimension Multi-partenariale. Reine Mathilde est original et innovant par son partenariat qui associe acteurs du développement, conventionnel comme biologique, Instituts Techniques Agricoles, partenaires publics et acteurs économiques privés au travers de 2 laiteries régionales. Ce type de collaboration, encore insuffisamment développé dans le conseil agricole est l’une des voies d’avenir pour répondre au mieux aux besoins des éleveurs en cohérence avec les attentes des filières et donc assurer l’impact des projets. Ainsi, le programme Reine Mathilde réunit tous les acteurs régionaux impliqués dans la production de lait biologique. Il les coordonne et fédère pour avancer et communiquer conjointement sur des sujets techniques tels que l’autonomie alimentaire, la qualité des fourrages, la qualité des laits produits, la santé des troupeaux…
Il propose des solutions techniques, des formations, des accompagnements personnalisés, ainsi que différentes actions de communication pour optimiser le parcours de conversion et assurer la performance économique des élevages laitiers biologiques.
Un fait remarquable : pendant 5 ans, c’est un fond exclusivement privé (Fonds pour l'Ecosystème de Danone) qui a financé le programme Reine Mathilde, une démarche pourtant de filière, collective et ouverte à tous les producteurs laitiers de Normandie, quel que soit leur établissement de collecte. Il faut également souligner que les 2 entreprises privées impliquées (Les Près Rient Bio et Triballat) représentent à elles deux 50% du marché laitier bio français, sont concurrentes sur les mêmes gammes de produits, et que leurs zones de collecte se chevauchent.
Malgré cela, elles collaborent suivant une même dynamique de territoire, de développement, et de valorisation du lait biologique. Reine Mathilde a réussi, et souhaite continuer, à rassembler autour d’un programme partagé : des éleveurs, des organismes de développement, des entreprises d’agrofourniture, des instituts techniques, des entreprises laitières, des collectivités et les établissements d’enseignements de la région…
Le projet Reine Mathilde est un programme complet qui touche des cibles variées au travers d'une large gamme d’actions :
- Créer des références. La production de références à partir d’essais cultures et fourragers (prairies, maïs, mélange de protéagineux, céréales-protéagineux…) est au cœur du projet. Sur 7 ha mis à disposition par le Gaec Guilbert, les 4 plateformes d’essais conduites depuis 2010 ont pour objectif d’apporter des éléments de réponse concrets aux éleveurs autour des questions d’autonomie alimentaire. Une nouveauté : 2 nouvelles exploitations biologiques ont été intégrées au programme, avec un suivi technico-économique sur les 3 fermes, pour représenter la diversité des systèmes biologiques possibles. Ces exploitations seront également suivies et accompagnées sur leurs performances environnementales. Les suivis permettront de connaître les différents postes du coût de production et le niveau d’autonomie alimentaire des exploitations. 2. Faire vivre l’expertise Reine Mathilde au travers de 3 journées portes ouvertes annuelles 3 journées portes ouvertes (avril, juin, septembre) sont organisées tous les ans afin de communiquer sur l’ensemble des acquis du projet. L’une d’entre elles est spécialement réservée aux scolaires. 3. Accompagner les vétérinaires Les relations éleveurs - vétérinaires se distendent souvent lors du passage en bio. Un outil à destination des vétérinaires a été construit pour les conseiller sur les prérequis à prendre en compte en entrant dans un élevage laitier bio et les accompagner dans la prise en charge de ces élevages. De plus, depuis 2016, des modules de formation à destination des vétérinaires ont été mis en oeuvre, notamment pour les sensibiliser au cahier des charges bio ainsi qu'à la pratique des médecines alternatives. Ces modules ont été développés en salle, mais également en élevages sur des cas concrets présentés par des éleveurs aguerris pratiquant les médecines alternatives depuis de nombreuses années. 4. Accompagner les enseignants Des outils (vidéos) sont proposés et co-construits avec les enseignants afin d’aborder la production laitière biologique. En complément, des interventions en classes sont proposées et permettent une découverte des techniques biologiques. Elles invitent aux visites de la ferme de démonstration lors des journées portes ouvertes et à casser quelques préjugés tenaces sur l’agriculture biologique. 5. Développer l’expertise En proposant à des producteurs, mais également à des conseillers sur la bio, des visites d’exploitations en France et à l’étranger, qui développent des systèmes porteurs d’innovations. 6. Développer les conversions Accompagner les producteurs dans la réalisation de leur réflexion et de leurs études de conversion par la réalisation de pré-diagnostics et éventuellement une aide à la réalisation du projet de conversion. 7. Communiquer plus largement La diffusion des acquis du projet est réalisée hors des frontières Normandes, au travers d'articles de presse, de publications scientifiques et techniques, et également de la présence à des salons/colloques, en particulier Tech&Bio. Le partage et la dissémination des acquis vers le plus grand nombre d'acteurs est un enjeu majeur de la seconde version du programme Reine Mathilde.
Objectifs : Lors du lancement de Reine Mathilde en 2010, l’objectif général était de faire de la Basse-Normandie une région pilote pour la production et la transformation laitière biologique et pour l’accompagnement des producteurs. La seconde version du projet, initiée en 2015, conserve la même finalité, avec une adaptation des objectifs et des actions en réponse à l’évolution des enjeux des différents acteurs de la filière et du territoire régional. Rappel des enjeux • Pour les transformateurs et les laiteries : favoriser les conversions pour satisfaire la demande croissante en lait bio et assurer le renouvellement des éleveurs qui vont arriver en fin de carrière. • Pour les producteurs laitiers biologiques : disposer de références techniques et économiques permettant notamment de maximiser l’autonomie alimentaire, levier essentiel pour assurer la performance économique des exploitations biologiques. • Pour les structures de conseil et de développement : lever les obstacles techniques, accompagner et réassurer les candidats à la conversion. Etre vecteurs des messages favorisant les conversions et reconnus comme un acteur incontournable de la Bio. Détail des objectifs de Reine Mathilde: • Répondre aux besoins en approvisionnement des transformateurs laitiers Normands • Encourager et faciliter les conversions Bio en Normandie pour développer la filière • Renforcer compétitivité et durabilité des élevages via les innovations et leur communication Cela signifie plus précisément : • Fédérer les acteurs de la Bio et élargir les partenariats pour acquérir, disséminer, et conforter collectivement les avancées techniques. • Produire des références, notamment sur les cultures destinées à alimenter le troupeau, pour mieux accompagner les éleveurs autour de leurs principaux champs d’inquiétude (l’autonomie alimentaire et la santé du troupeau).
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